Les conséquences douloureuses du 11 septembre pour les musulmans américains
Selon les statistiques du FBI, les crimes contre les musulmans aux États-Unis, ont fortement augmenté après le 11 septembre 2001, et continuent d'augmenter.
Hessam Ayloosh, directeur exécutif de la branche de Los Angeles du CAIR (Conseil des Relations Américano-Islamiques), a déclaré : « Les musulmans continuent d'être victimes de haine, d'intimidations et de discriminations, en raison des stéréotypes véhiculés par les anti-islamistes et les médias, depuis les attentats du 11 septembre. Après le 11 septembre, il y a eu une tempête de haine de la part de certains Américains et du gouvernement, qui avaient besoin d'un ennemi commun. La triste réalité est qu'il y a des gens et des organisations qui profitent de la poursuite de l'islamophobie, du sectarisme et de la guerre. Les statistiques qui montrent une hausse continue de l’islamophobie, ne sont pas surprenantes compte tenu de l'instabilité politique actuelle aux États-Unis, qui s'est poursuivie sous la présidence de Donald Trump. Trump a normalisé le sectarisme antimusulman et a rendu l'opposition ouverte aux musulmans, socialement acceptable. En plus de retweeter constamment sa rhétorique anti-islamique sur son compte Twitter désormais définitivement suspendu, Trump a déclaré au cours de sa campagne qu'il pensait que « l'islam nous déteste », et il a également promu de nombreuses politiques xénophobes au sujet des immigrés et des réfugiés musulmans. Bien que le gouvernement actuel ait levé ces interdictions, nous sommes toujours confrontés à leurs conséquences, et de nombreuses familles sont toujours séparées. Le mensonge le plus évident qui découle des attentats du 11 septembre, est l'idée que les musulmans sont plus enclins à la violence que les autres groupes ou religions. Cette idéologie dangereuse considère plus de deux milliards d'adeptes de l'islam comme des gens non civilisés. Pire encore, cela a conduit à des politiques gouvernementales et à des lois pour surveiller la communauté musulmane. Les États-Unis ont une longue histoire de marginalisation des groupes ethniques et religieux, notamment les Amérindiens, les Afro-Américains, les Juifs et les Américains d'origine asiatique. La seule façon de lutter contre l'islamophobie, est de l'affronter directement. Il est important de demander des comptes aux personnes qui encouragent le racisme et la xénophobie, sur leurs propos et leurs actions, dans tous les secteurs, que ce soit à la frontière, à l'aéroport, à la police ou chez les politiciens ».
Zahra Jamal, vice-présidente de « l'Institut pour la tolérance religieuse » de l'Université Rice de Houston, a déclaré que 62 % des musulmans ressentaient une hostilité fondée sur la religion et que 65 % se sentaient méprisés. « L'islamophobie intériorisée est plus courante chez les jeunes musulmans confrontés à l'anti-islamisme dans la culture populaire, les actualités, les médias sociaux, le discours politique et la politique », a-t-elle déclaré.
